Interview de Marie-Thérèse DANGLES (promo 2009)

Interview réalisée dans le cadre du dossier "Ingénieurs ENSTA Paris et santé"
 

En quoi consiste ton métier ?

MTD. : Je suis neuropédiatre épileptologue et neurophysiologiste. Je travaille dans un service de neurochirurgie pédiatrique où il s’agit de réfléchir à la chirurgie la plus « sur-mesure » possible pour les enfants qui souffrent d’une épilepsie éligible à un traitement chirurgical. Cela consiste à réaliser une
cartographie fonctionnelle (des performances cognitives) et une cartographie lésionnelle (des réseaux neuronaux dysfonctionnants dans l’épilepsie) pour proposer une chirurgie sur mesure en vue d’obtenir une amélioration de l’épilepsie et une progression développementale.
J’ai également des missions d’enseignement et de recherche clinique.
 

Quel a été ton cursus académique, et en particulier ta spécialisation à ENSTA Paris ?

MTD. : J’ai fait une prépa Math Sup et Math Spé. J’ai intégré ENSTA Paris en 2006, voie signal informatique et systèmes, puis j’ai fait un Master of Science à l’Imperial College London en ingénierie biomédicale avec une majeure neurosciences. J’ai été diplômée en 2009. J’ai ensuite passé le concours de passerelle vers la troisième année de médecine.


Quelles ont été les grandes étapes de ton parcours depuis ta sortie d'ENSTA Paris ?

MTD. : Médecine :) Puis la spécialisation progressive et de plus en plus poussée vers la pédiatrie, les neurosciences et l’épileptologie.

De ton point de vue, quel rôle a ou doit avoir l'ingénieur ENSTA dans le domaine de la santé ?

MTD. : ENSTA Paris, sous tutelle du ministère des Armées, a une place particulière dans le domaine de la santé. En effet, les avancées technologiques développées pour l’armée ont systématiquement des applications en santé (systèmes d’imagerie, prothèses, device chirurgicaux... la liste est longue). Il ne suffit pas d’être bon en mathématiques pour s’épanouir ; à mon sens, un ingénieur ENSTA Paris issu d’une école aussi qualitative doit réfléchir sur le plan éthique aux objectifs qu’il souhaite servir. Ceci est vrai à toutes les échelles, en entreprise comme dans la recherche, et à tous les âges.


Peux-tu nous donner l’exemple d’une action, d’un projet significatif que tu as mené en matière de santé ?

MTD. : Ma carrière :)

En quoi ta formation à ENSTA Paris t'a-t-elle aidé ou t’aide-t-elle dans cette action ? Dans ta fonction en général ?

MTD. : Elle m’a donné un autre angle de vue par rapport aux autres médecins, une rigueur de raisonnement, une force de travail et surtout un goût inépuisable du plaisir d’apprendre qui motive tous les projets passés et à venir.

Gardes-tu un souvenir anecdotique de l’école ?

MTD. : Je tiens ici à remercier Madame Rachel-Marie Pradeilles-Duval, directrice de la formation et de la recherche d’ENSTA Paris à mon époque, qui a su soutenir et encourager mon goût pour les matières de la santé. Elle m’a permis un cursus adapté avec l’X en allant y suivre des cours de neurobiologie, développement, immunologie et cognition qui n’étaient pas disponibles à ENSTA Paris. Sa compréhension et son enthousiasme pour soutenir les élèves ont été décisifs pour mon parcours et j’espère transmettre cela à mes propres élèves. Elle a été un modèle... J’espère qu’elle tombera sur cet entretien !


As-tu des conseils à donner aux élèves actuels ?

MTD. : Gardez le plaisir d’apprendre comme objectif quotidien (sinon ne craignez pas de changer de voie, un ENSTA Paris retombe toujours sur ses pattes) et pensez bien aux conséquences et aux objectifs éthiques et sociétaux que vos choix de travaux / projets pourront servir. 

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